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Harmonium des « Maisonnettes »
Don à la Ville de Gargenville par M. Pierre CAMPAGNE
Note historique
L’harmonium est un instrument à anche libre, comme l’harmonica ou l’accordéon créé plus tard. L’origine de l’anche libre vient d’un instrument chinois « l’orgue à bouche » ou Sheng dont la trace remonte à plus de 2000 ans avant J.C. C’est seulement au XIXe siècle que le sheng inspira l’invention de l’harmonium. Des tentatives eurent lieu fin XVIIIe en Allemagne, mais on peut dire que le vrai démarrage de cette activité se situe vers 1810 lorsque Gabriel Joseph Grenié dépose un brevet pour un "orgue expressif". Puis en 1834 Aristide Cavaillé-Coll réalisera le «poïkilorgue». À cette époque, les premiers instruments étaient destinés au salon de la bourgeoisie. Alexandre Debain (1809-1877) fut l'inventeur vers 1841 du mot "harmonium", et il déposera un brevet en 1843. Très vite cet instrument pris une place importante dans la littérature musicale des XIXe et XXe siècles. De grands compositeurs comme César Franck, Georges Bizet, Hector Berlioz, Anton Dvorak ou encore Louis Vierne ont composé pour l’harmonium.
La production d’harmonium s’est arrêtée en 1965. On estime qu’environ 170 000 instruments ont été construits par les manufactures françaises.
Compositions pour harmonium
- Hector Berlioz : 3 pièces pour orgue-expressif
- Georges Bizet : 3 esquisses musicales
- Anton Dvorak : Bagatelle no 1 pour harmonium, 2 violons et un violoncelle
- César Franck publie en 1865 sa première œuvre pour harmonium : version originale de Prélude, Fugue et Variation pour duo piano et harmonium. En 1890 il entreprend d'écrire cent pièces pour harmonium mais il n'aura le temps d'en écrire que 63 avant que la mort ne l'emporte
- Louis Vierne : 24 Pièces en style libre pour orgue ou harmonium (1913)
Caractéristiques techniques
L’harmonium que la Ville de Gargenville a reçu en don est caractéristique de la manufacture Alexandre Rousseau, manufacture française créée en 1855 dont les ateliers de fabrication se situaient à Paris, 19 rue Schomer et Faubourg Saint-Germain. Il daterait des années 1900-1910 et a été fabriqué en plusieurs exemplaires.
Le buffet est en bois plaqué de palissandre avec pilastres latérales. La soufflerie est à deux pédales. Il s’agit d’un instrument à 8 jeux avec un sommier « à cartouches », 3 genouillères, un clavier avec touches plaquées d’ivoire et 19 pastilles des tirants de registres en porcelaine blanche, certaines sont colorées en rose (harpes éoliennes) et d’autres en vert (expressions et forte).