L’histoire des rues de notre commune

Quelles sont ces personnalités qui ont donné leur nom aux rues de notre commune ? Petit panorama pour mieux les connaître.

Avenue Mademoiselle Dosne

A l’origine "Sentier du Clos Judas".
A partir de 1908 jusqu’en 1990 : chemin de grande communication n°130.
Appellation : Avenue Mademoiselle Dosne, par décision du Conseil Municipal du 20 mai 1907.
Elle commence au carrefour des avenues du Colonel Fabien, de Paris et Lucie Desnos.
Elle se termine rue de la Division Leclerc.
Longueur : 343 mètres.

Félicie Dosne

Née en 1823 à Paris, décédée le 16 janvier 1906 à Paris 16ème. Belle-soeur d’Adolphe Thiers, premier Président de la 3ème République. Elle fut propriétaire du château d’Hanneucourt de 1880 à 1890 où elle habita. Après la vente, elle conserva un pied à terre dans la commune jusqu’à ses derniers moments. Pendant son séjour à Hanneucourt, elle embellit la propriété.

Dès son arrivée elle s’entend avec le Conseil Municipal pour la création d’un bureau de poste pour lequel elle garantit pendant 18 années à l’administration des postes un local dans sa propriété.

Notre Commune est dépourvue de communication avec la rive gauche de la Seine, deux ponts sont projetés à Rangiport, mais la contribution financière de la Commune de Gargenville est importante, une souscription est ouverte, elle s’inscrit en tête de liste pour 5 000 francs.

La ligne de chemin de fer traverse le territoire communal, la station est prévue entre Juziers et Gargenville. Grâce aux appuis que lui procure sa parenté, Gargenville obtient la station au centre de son territoire. Mademoiselle Dosne s’intéresse aussi aux enfants des écoles.

Les déshérités du sort ont en tout temps, mais particulièrement à la mauvaise saison bénéficié de ses secours. Elle lègue par testament une somme de 10 000 francs placée en rente d’Etat dont le produit est affecté à faciliter l’admission à l’hôpital de Mantes des malades d’Hanneucourt.

Rue Raoul Pugno

Chemin vicinal ordinaire n°2 de Gargenville à Hanneucourt.
Nous n’avons pas la date de délibération du Conseil Municipal qui a donné ce nom, mais à la réunion du Conseil Municipal du 5 février 1932, la lecture d’une lettre de remerciements de Madame Pugno pour avoir donné le nom de son mari à une rue de Gargenville.
Elle commence Place Lili Boulanger et se termine rue Danièle Casanova.
Longueur : 287 mètres.

Raoul Stéphane Pugno

Né le 23 juin 1852 à Montrouge, décédé le 2 janvier 1914 à Moscou.
Conseiller Municipal de Gargenville de 1900 à 1912 et Maire de 1904 à 1908.

1er Prix de piano au Conservatoire de Paris en 1866, d’harmonie en 1867 et d’orgue en 1869.
1872, il est nommé organiste à St-Eugène à Paris, ensuite maître de chapelle au même lieu.
1875, som premier opéra comique "Les buveurs de rouge".
1877, sa première opérette "A qui la trompe".

On lui doit une grande sonate, 16 opérettes, ballets, opéra comique, vaudeville, pantomime. Avec la collaboration de Nadia Boulanger, une musique de scène pour "La Ville Morte" (d’Annunzio) et "Les Heures Claires" sur les poèmes de Verhaeren.

Son premier concert et sa première composition il les fait à l’âge de sept ans. Il eut comme premier professeur Emmanuel Chabrier. Sa réputation est surtout assise sur ses qualités de pianiste virtuose ; elle démarre après l’exécution dans un contert d’un concerto de Grieg et fait le tour du monde. Il joue avec Debussy ; il fera des tournées de plusieurs mois aux Etats-Unis avec le violoniste Isaye.

Il meurt subitement à l’Hôtel Métropole de Moscou où il donnait des concerts avec Nadia Boulanger au début de l’année 1914.
Il avait attiré dans sa propriété de Gargenville de nombreux musiciens célèbres et notamment la Famille Boulanger qui devait s’installer à Hanneucourt, près du Maître.

Quai Léon Chausson

Né en 1863 à Paris, décédé en 1933 à Paris. Officier de la Légion d’Honneur en 1922. Il eut 4 enfants :

  • Marie : 1893-1899
  • Henri : 1895-1960
  • René : 1898-1903
  • Marcelle : 1901-inconnu

Fils d’une famille de commerçants, son mariage avec Mademoiselle Lapareille lui fait connaître le milieu industriel.

Il crée en 1901 avec Monsieur Poliet la Société Anonyme Poliet et Chausson dont l’objet est la fabrication et la vente des plâtres, chaux, ciments et tous les produits concernant le bâtiment, elle dispose de quelques baraquements sur les berges de la Seine à Paris et de 3 usines en location.

Léon Chausson a le sens du commerce, aussi souhaite-t-il que le petit artisan puisse trouver dans ses dépôts tout ce qui est nécessaire à la construction d’une maison de la cave au grenier. En pleine guerre de 1914-1918 il a l’audace de construire l’usine de Gargenville.
Cet homme n’avait qu’une passion, le travail.
Il ne connaissait qu’un but de sortie pour sa famille le dimanche : la visite de ses usines.
Aussi se montrait-il un chef exigeant pour son personnel, mais savait récompenser pécuniairement ses collaborateurs. Dès le début de la Société Poliet et Chausson, ceux-ci étaient associés à un système de participation substanciel.
Il construit dans chaque usine des logements pour le personnel, et y ouvre des cantines.

En 1909, il crée une société de secours mutuel pour venir en aide à ses salariés malades, ou dans le besoin, celle-ci prendra en même temps en charge en 1910 la caisse de retraites ouvrières et paysannes de la Société.
Il était très attaché à cette Société mutualiste, aussi dans ses dernières volontés a-t-il demandé que l’on mette dans son cercueil, la seule décoration à laquelle il tenait beaucoup : la médaille de la Mutualité.

Rue Henri Chausson

Né en 1895, décédé en 1960.
Il a un fils, Bernard.
Fils de Léon Chausson, créateur de la Société Poliet et Chausson.

Il commence sa carrière professionnelle à la Cimenterie de Beffes (Cher) pour un salaire mensuel de 60 francs, mais gravira vite les échelons hiérarchiques de la Société dont il sera Secrétaire Général en 1913.
Président Directeur Général de 1940 au 30 avril 1946.

Rue Marcelle Chausson

Née en 1901, date de décès inconnue.
Fille de Léon Chausson, l’un des créateurs de la Société Poliet et Chausson.
Mariée à Monsieur Raoul Kern qui sera Président de la Société de 1946 à 1947.

Marcelle Chausson aura à sa charge le développement des œuvres sociales.
Elle dirigera et coordonnera l’activité des assistantes sociales de la Société.
L’allumage d’un nouveau four était l’occasion d’une petite fête et l’on honorait une personne en la nommant parrain ou marraine de ce four. Mademoiselle Marcelle Chausson fut la marraine du dernier four Newel construit en 1924.

Rue Jean de La Fontaine

Chemin rural n°48 du dessous des Prés l’Abbé, dénomination rue Jean de La Fontaine par décision du Conseil Municipal du 23 novembre 1963. La rue a été prolongée par décision du Conseil Municipal du 24 octobre 1980, soit une longueur totale de 405 mètres.

Jean de La Fontaine, baptisé le 8 juillet 1621 à Château-Thierry, décédé le 13 avril 1695 à Paris.

Poète, fils d’un officier des Eaux et Forêts, son père possède deux charges dans les environs de Château-Thierry.
Il a fait quelques études secondaires avant d’entrer en 1641 comme novice à l’Oratoire. Au bout de quelques mois, les ordres religieux ne convenant pas à l’épanouissement de sa personnalité, Jean de La Fontaine monte à Paris où il étudie le droit, et y mène une vie plutôt dissipée.

En 1647, il épouse la jeune Marie Héricard âgée de 14 ans, ce mariage ne dure pas.

En 1652, il achète une modeste charge de maître des Eaux et Forêts, à laquelle s’ajoutent quelques années après l’héritage des deux charges paternelles. Jean de La Fontaine les conserve pendant 20 ans, avant de vendre tout son patrimoine. Ce contact avec la campagne, la forêt, la connaissance de leurs hôtes, gens et bêtes se retrouve dans ses fables, car maintenant il ne vit que de sa plume.

Les revenus devenus irréguliers l’obligent, comme tout homme de lettres, à avoir des protecteurs, mais il convient de bien les choisir.
L’amitié de Fouquet et sa réputation libertine lui cause un retard de deux années à son élection à l’Académie en 1683 ; il est élu à la succession de son ennemi Colbert.

Malade, il promet à son confesseur de n’écrire désormais que des textes religieux, il meurt chez le banquier Hervard en 1695.

Ses œuvres principales : Elégie aux Nymphes de Vaux (1662), Contes (1665-1674), Amours de Psyché (1669), Recueil de fables choisies (6 livres) (1668) fut son plus grand succès.

Rue des Frères Lumière

Chemin rural n°44, dénomination rue des Frères Lumière par décision du Conseil Municipal du 1er juillet 1961.
Le 10 novembre 1978, le Conseil décide que la prolongation par la sente rurale n°42 entre la rue de l’Ile-de-France et la rue des Groux sera considérée comme le prolongement de la rue des Frères Lumière. Confirmation de cette décision par le Conseil du 20 novembre 1981.
La rue s’étend sur 194 mètres.

Auguste Lumière, né en 1862 à Besançon, décédé en 1954 à Lyon.
Louis Lumière, né en 1864 à Besançon, décédé en 1948 à Bandol.

Auguste, biologiste, Louis, chimiste inventeur, industriel, sont les fils de Antoine Lumière qui exploite à Lyon un petit laboratoire spécialisé dans la fabrication des plaques au gelatino bromure.

Grâce à l’invention des plaques photographiques, en 1893, le petit laboratoire devient la "Société Antoine Lumière et ses fils", elle emploie 300 ouvriers.

En 1894, les frères Lumière prennent connaissance de l’invention d’Edison "le kinétoscope", cela les incite à imaginer la fabrication d’un appareil servant à la vision des épreuves chronophotographiques.
Plusieurs chercheurs isolés travailleront sur ce sujet, ce qui explique les polémiques ultérieures, "qui est l’inventeur du cinématographe" ?

Le 22 mars 1895, première représentation cinématographique privée au 44 rue de Rennes à Paris, par Auguste et Louis Lumière projetant la sortie des usines Lumière, scène tournée en août-septembre 1894.
Le 28 décembre 1895, première représentation payante devant 35 personnes ayant acquitté un droit d’entrée de 1 franc or. On y projette une dizaine de films d’une durée de 2 minutes chacun. Par la suite la Société Lumière produira plus de 800 films, mais s’inclinera devant la concurrence américaine.

Louis Lumière, tout en continuant à diriger l’entreprise familiale, se consacre à la recherche scientifique. Il perfectionne les écrans géants (1900), dépose un brevet pour le cinéma stéréoscopique, pour les plaques autochromes, plaques à basse de fécule de pomme de terre teintées aux 3 couleurs fondamentales mises en vente en 1907.
Ce procédé sera utilisé par les amateurs jusqu’en 1940. Pendant la première guerre mondiale, il travaille sur le repérage acoustique des avions. En 1939, il communique à l’Académie des Sciences son procédé de cinéma en relief.

Rue de la Céramique

Ex-chemin rural n°5, dénommé rue de la Céramique par décision du Conseil Municipal du 24 mars 1962 ; d’une longueur de 507 mètres, elle commence rue Gabriel Péri et se termine rue Bernard Palissy.
Le 13 juin 1920, le Conseil Municipal projette la vente de la sente n°90 pour la somme de 3 000 francs à la Société La Céramique Française qui va construire à cet endroit une usine de fabrication mais ne donne pas suite à la vente.

Impasse du Graiblanc

Voie nouvelle, de la zone industrielle des Garennes, d’une longueur de 100 mètres, donnant dans la rue des Longues Raies, dénommée ainsi par décision du Conseil Municipal du 16 octobre 1987, pour rappeler l’existence de cet établissement industriel.

Rue Bernard Palissy

Ex-chemin rural n°82, dénommé rue Bernard Palissy par décision du Conseil Municipal du 24 mars 1962 ; d’une longueur de 540 mètres, elle commence à la hauteur du pont SNCF, rue Gabriel Péri et se termine à quelques dizaines de mètres après le croisement avec la rue de la Céramique.

Bernard Palissy, né en 1510 à Agen, décédé en 1589 à la Bastille à Paris.

Principalement connu en qualité de potier-émailleur, il fut également un savant et un écrivain.
Après un apprentissage comme peintre en verre, il eut de multiples activités : travaux miniers, relevés d’arpentage.

En 1539, installé près de Saintes -région réputée depuis le haut moyen-âge pour ses traditions d’art céramique- il cherche à produire de l’émail blanc, d’où l’image parvenue jusqu’à nous de Bernard Palissy cherchant désespérément les secrets de fabrication de ce fameux émail blanc, et brûlant ses meubles...

Entre 1563 et 1567, il s’installe à Paris dans le quartier des Tuileries.
A côté de ses occupations céramiques et potières, il s’intéresse aux sciences du 16ème siècle et particulièrement à tout ce qui touche à la terre.
Il publie en 1580 un ouvrage "Le discours admirable de la nature des eaux et des fontaines".

Malgré ses activités religieuses, il échappe à la Saint-Barthélémy.
Après un séjour en province, il revient à Paris où il est interné à la Conciergerie, puis relaché à condition de quitter le royaume dans les quinze jours.
Il résiste ; de nouveau écroué à la Conciergerie, il est condamné à être "pendu et étranglé" puis brûlé.
Sans doute protégé, il est transféré à la Bastille, il a 80 ans.

Lors des fouilles archéologiques (1984-1987) pour la réalisation du Grand Louvre, plusieurs structures appartenant à l’atelier de Bernard Palissy et plusieurs milliers de fragments issus de ses fabrications ont été découverts.

Rue Franck Glover

Franck Glover, Pilote américain d’un P-47 Thunderbolt (chasseur bombardier monoplace) serial 04226548 de la 9e Air Force du 362ème Fighter Group, 378e Fighter Squadron, le lieutenant Frank Glover a été abattu par l’unteroffizier Brüner le 30 juin 1944 vers 15h30 au bois de la Justice.

Son corps fut retiré le 1er juillet 1944 d’une profonde excavation et inhumé dans le cimetière communal lors de funérailles grandioses où de très nombreux habitants de Gargenville et des environs étaient venus lui rendre hommage.