Une page d’histoire

Jadis, les vieux racontaient au coin du feu le soir à la veillée, qu’au lieudit "La Justice" (on y rendait la justice au Moyen Age) il existait vers 1790 deux énormes pierres, vraisemblablement restes d’un ancien dolmen. Il y aurait donc eu quelques tribus qui auraient dès la préhistoire élu domicile dans nos contrées. Aujourd’hui, ces pierres ont disparu et il ne reste plus aucune trace du passage des premiers hommes à Gargenville.

Il existe deux versions sur l’origine du nom Gargenville :

  • Le nom de la ville comme toutes celles se terminant en "court" ou en "ville" est de consonance germanique signifiant domaine. Ainsi après l’invasion des romains puis des barbares, elle aurait été baptisée par les francs sous son nom actuel. Et GAR - GEN serait la traduction de porte lance.

  • D’époque gallo-romaine, le nom de Gargenville signifierait "ferme de Gargen" (du latin "villa"). Les grandes fermes étant à la base de nombreux bourgs, on peut émettre l’hypothèse qu’à l’origine la commune se limitait à une ferme importante autour de laquelle sont venues se greffer, au cours des ans, de nombreuses autres habitations.

En 845, lorsque les pirates normands dévastèrent notre pays, Gargenville se mit sous la protection du château d’Hanneucourt, aujourd’hui disparu et remplacé par celui existant de nos jours.

Au Moyen-Âge, Gargenville, bourg bien peuplé et prospère entretient beaucoup de relations avec Meulan. C’est là que l’on vendait sa production. Et bien entendu, une taxe relativement importante était perçue par les autorités de la ville.

En 980, sous le règne de Lothaire, les dîmes d’Hanneucourt sont versés à l’église Notre-Dame de Mantes.

Quand en 1204, Meulan devint ville royale, Pierre Le Sénéchal prêta hommage au roi auquel il devait la moitié de son fief de Gargenville.

Bien des années plus tard, en 1636, la ville royale était menacée. Alors les Gargenvillois comme tous les hommes des villages alentour étaient mobilisés pour assurer la garde des fortifications.

L’île située en face de Rangiport et qui porte le nom de Mort Guillaume a aussi son histoire. La légende dit que c’est dans cette île que le célèbre Duc Guillaume reçu la blessure dont il est mort quelques six semaines plus tard.

Citons quelques seigneurs de Gargenville : Gautier Pagon, vicomte du Vexin (XIe) ; Jean de Vaux (1163) ; Pierre Le Sénéchal ; la famille d’Hanneucourt ; Thiévain de Gauthiers (1450) ; Louis de Femichon (1489).

C’est en 1681, que le curé de la paroisse de Gargenville fit une enquête sur son confrère de Juziers. En effet, ce dernier professait des paroles injurieuses envers ses ouailles. Il était également accusé de mauvaise conduite et d’excitation à la débauche...

Dès 1693, la ville subit une forte crise démographique due tout d’abord à la famine puis en 1709 à l’hiver mortel qui sévit cette année là.

A cette époque le prieuré de Hanneucourt, mentionné dans l’état de Mantes était tenu d’héberger une demi-compagnie des gardes du roi.

Quelques années plus tard, 231 feux soit 1050 habitants sont recensés nous sommes alors en 1759.

Lors de la Révolution Française, trois délégués sont envoyés à Mantes pour présenter le cahier des charges et élire les deux députés aux états généraux.

Gargenville était en 1790 une commune de vignerons considérée comme peuplée et relativement riche de par ses cultures (100 hectares de vignes en 1825 : côtes de Montalet et de Rangiport).
Malheureusement, une épidémie de choléra en 1832 fit des ravages énormes parmi la population (10 morts en un mois). Il y eut 74 morts à Gargenville sur les 455 de tout l’arrondissement de Mantes. De 1835 à 1836, la population passa de 935 à 854 habitants.

Quand il arriva jusqu’ici, en 1851, le chemin de fer provoqua le dépeuplement des campagnes au profit des villes...La révolution industrielle était entamée. Les villages vignerons furent particulièrement touchés et Gargenville passa à 699 habitants.

Sous la IIIe République, le Conseil de Gargenville s’intéressa beaucoup à l’instruction publique et dans sa séance du 15 février 1880 réclama la gratuité absolue. Le vœu sera comblé par la loi de 1881, complétée en 1882 par celle imposant la scolarité obligatoire.

Ainsi naquit et se développa Gargenville au milieu de difficultés qui ne disparaîtront qu’avec les progrès du XXe siècle.

Le Château d’Hanneucourt

L’actuel château construit en 1727, par Mufle de la Tuilerie, a reçu la visite de personnages illustres. C’est ainsi que nous notons le passage de Napoléon 1er en 1810, puis Casimir Périer, le marquis de Cirée et Mademoiselle Dosne belle-sœur d’Adolphe Thiers.